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Alexia Fabre, la première femme nommée directrice des Beaux-Arts de Paris

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La date du 24 janvier 2022 aura marqué l’histoire des Beaux-Arts de Paris. Pour la première fois en 150 ans, une femme a été nommée directrice de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Alexia Fabre. Zoom sur cette professionnelle passionnée d’art reconnue par les plus grands artistes contemporains de notre génération. 

Alexia Fabre, première femme à diriger les Beaux-Arts de Paris 

C’est inédit. Alexia Fabre est la première femme à diriger les Beaux-Arts de Paris depuis le lundi 24 janvier 2022. Nommée directement par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, elle succède à Jean de Loisy, ancien directeur de cette prestigieuse école créative, qui a vu son mandat arriver à terme en ce début d’année 2022.

Née en 1967 dans le département des Pyrénées-Atlantiques, Alexia Fabre se forme tout d’abord à l’École du Louvre avant d’intégrer l’Institut national du patrimoine. Pendant plus de 25 ans, elle consacre sa vie au musée d’art contemporain du Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine, et lui redonne une réelle identité. Ce dernier sera alors reconnu comme le premier musée d’art contemporain de banlieue parisienne. « Aller au-devant du public, c’est notre cœur de mission, poursuivait-elle. Nous avons des publics très différents, savants ou complètement étrangers à l’art contemporain, tous avides d’accompagnement : les œuvres bavardes sont rares. Nous donnons donc beaucoup la parole aux artistes, par le biais des audioguides, en éditant des fictions. Et, surtout, nous trouvons des chemins de traverse, avec des visites gustatives, musicales, scientifiques. Le musée doit être comme un nouvel ami, vers lequel on arrive vierge. Ce qu’il faut surtout éviter, c’est d’être dans une relation d’autorité, de domination et d’exclusion. », expliquait-elle au journal Le Monde

Réputée pour sa bienveillance et sa fidélité envers les artistes, elle ajoutait : « Nous avons tout de suite décidé de travailler au plus proche du quotidien des gens, en choisissant des angles thématiques pour présenter la collection, nous racontait-elle, il y a quelques années. À l’époque, c’était très novateur, seule la Tate Modern de Londres, dont je me suis inspirée, osait proposer de telles choses. Il s’agit de créer des parcours narratifs de sympathie entre les œuvres. De raconter ensemble une vision du monde, comme le ferait un livre d’images, dans une approche poétique. »

Profondément respectée des artistes, elle s’est montrée d’une fidélité rare à leur égard, s’attachant à constituer pour le musée des ensembles cohérents, plutôt que de courir après la dernière tendance. Quand tous les musées les négligeaient, elle a soutenu avec ferveur les créatrices. 

Beaux-Arts de Paris : nouvelle directrice pour de nouveaux enjeux 

Qui dit première directrice des Beaux-Arts de Paris dit enjeux de taille ! Si son prédécesseur, Jean de Loisy, a considérablement contribué à remettre sur pied les Beaux-Arts de Paris, notamment en renouvelant le corps professoral de l’école et en sensibilisant cette dernière aux questions sociétales actuelles, il reste beaucoup à faire. Alexia Fabre devra, en effet, mener à bien un projet ambitieux qui est de développer « un important programme de travaux immobiliers en site occupé, tout en veillant particulièrement aux enjeux de transition écologique, d’égalité, de diversité », explique le communiqué du ministère.

En parallèle, la nouvelle directrice des Beaux-Arts de Paris devra renforcer la cellule d’écoute mise en place au cœur de l’établissement. En effet, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris a, à de nombreuses reprises, fait l’objet d’affaires de racisme ou encore de harcèlement sexuel ou moral. Selon les échos recueillis par le journal Le Monde, certains étudiants des Beaux-Arts de Paris estiment que le fonctionnement de cette cellule est à améliorer afin d’accompagner au mieux les victimes de harcèlement.