Exercer le métier de conservateur de patrimoine est une manière de contribuer à la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel, naturel et architectural du pays. Ce métier est directement lié au développement de la personne, mais reste difficile d’accès. Quelles sont les études à entreprendre et les compétences à développer pour augmenter les chances de devenir conservateur de patrimoine ? Voici toutes les informations à retenir.
Définition du métier de conservateur de patrimoine
Chaque département ou chaque localité possède son patrimoine, c’est-à-dire un héritage du passé que la génération présente et future doit garder et protéger. Le patrimoine forme un ensemble de biens matériels et immatériels ayant une importance historique, artistique ou culturelle.
Ces trésors doivent être transmis aux descendants le plus longtemps possible. Le patrimoine reflète l’identité et attribue une personnalité à une communauté ou une collectivité. Il s’agit d’un trésor authentique commun dont les valeurs, l’histoire et les caractéristiques doivent être préservées.
Le conservateur de patrimoine, en fonction de sa spécialisation, étudie, entretient et œuvre à mettre en valeur des monuments, des archives, des sites antiques et tout autre type d’œuvres d’art.
Il peut s’agir de peintures de la Renaissance, d’objets préhistoriques, de sculptures datant de l’Antiquité ou encore de bâtiments anciens à l’instar des châteaux, des prieurés, des églises gothiques, etc. Tous ces trésors sont confiés au conservateur de patrimoine qui veillera à les garder en bon état pour les générations futures.
Pour ce faire, le conservateur de patrimoine organise des évènements pour présenter ces biens au grand public à travers des restaurations, des expositions, des catalogues, des reportages ou tout autre moyen d’information.
Cet expert en art et en science a également comme vocation d’enrichir sa collection et cherche de nouvelles acquisitions. Il collabore avec toute une équipe d’archéologues, d’antiquaires, de responsables de musée, et de collectionneurs en tout genre. Les conservateurs de patrimoine endossent une responsabilité scientifique et technique.
Le plus souvent, le conservateur de patrimoine occupe un poste de directeur d’un établissement ou d’un service en charge de la gestion d’un patrimoine ou d’un site. Le métier de conservateur de patrimoine fait partie de la fonction publique d’État et de la fonction publique territoriale.
Ce scientifique exerce sous la tutelle du ministère de la Culture (Direction générale des patrimoines), mais aussi des Affaires étrangères (Direction des archives), et de la Défense (Direction de la mémoire, des archives et du patrimoine). Il peut également travailler en prestataire pour des collectivités territoriales ou un établissement culturel.
Quelles sont les missions assignées au conservateur de patrimoine ?
Le conservateur de patrimoine est un expert en sauvegarde, en restitution et en classement des objets rares et de collection comme des tableaux d’artistes, des fonds numérisés, des archives, des monuments, etc. Fin connaisseur et passionné de l’art, il procède aux études techniques et scientifiques de ces biens en vue de les interpréter, les conserver et les mettre en valeur.
Voici les grandes lignes qui définissent la mission du conservateur de patrimoine en fonction de son domaine d’intervention :
- Gérer la protection, la restauration et la mise en valeur des œuvres et/ou monuments en vue d’une présentation au public ;
- Collecter et classer les nouveaux documents (publics ou privés) ;
- Organiser des présentations du patrimoine par le biais des expositions, des manifestations culturelles à des fins éducatives, divertissantes et ludiques ;
- Participer au développement de la recherche et de la création artistique ;
- Veiller au bon respect du code du patrimoine ;
- Mener des travaux de sensibilisation à la protection et la valorisation du patrimoine ;
- Décider la pertinence d’effectuer des fouilles sur un site et superviser les opérations ;
- Chercher à enrichir les collections d’art et d’archives ;
- Gérer les actions de restauration des monuments et vestiges suivant un budget et un cahier des charges bien précis ;
- Faire la promotion du patrimoine dont il est responsable.
Quelles sont les différentes spécialités du métier ?
Le titre de conservateur de patrimoine recouvre cinq spécialisations spécifiques.
Le conservateur de patrimoine spécialiste de l’archéologie
Cet expert en fouilles archéologiques encadre les opérations de sauvetage, de remise en état, de protection et de la mise en valeur des vestiges et des sites antiques. Il doit aussi assurer les activités sources de revenus autour des lieux à préserver.
Par ailleurs, la décision de mener ou non des travaux d’aménagement ou de fouilles préventives repose sur lui.
Le conservateur de patrimoine spécialiste des archives
Le spécialiste des archives a trois missions principales :
- Collecter de nouveaux documents publics ou privés ;
- Conserver ces documents après les avoir classés ;
- Les mettre à la disposition du public.
Le conservateur de patrimoine spécialiste des musées
Le conservateur de patrimoine spécialisé en musée intervient dans l’enrichissement des objets de collection et des œuvres d’art, mais aussi dans leur inventaire. Le conservateur responsable des musées veille à la protection et à la mise en valeur du patrimoine qui lui est confié.
Il doit notamment réunir toutes les informations et enquêter sur chaque objet (tableaux, sculptures, mobilier, vêtements, tissus, manuscrits, bijoux et autres…). Organiser et planifier les expositions fait également partie de ses attributions.
Le conservateur spécialiste du patrimoine scientifique, technique et naturel
Le conservateur en charge du patrimoine scientifique, technique et naturel est responsable de l’inscription des nouveaux sites ou des équipements et matériels dans les archives. Il cherche également à enrichir la collection et à intégrer de nouveaux sites naturels.
Tout comme les spécialistes des musées, il organise des expositions, des journées portes ouvertes et d’autres évènements culturels et éducatifs en vue de faire connaitre le patrimoine scientifique et technique dont il est responsable.
Le conservateur de patrimoine spécialiste des monuments historiques et de l’inventaire
Le conservateur des monuments historiques se consacre aux monuments anciens et artistiques comme les châteaux, les tours, les édifices religieux, et autres… Il prend part à la décision de classer ces derniers dans le patrimoine mondial de l’UNESCO ou parmi les sites d’exception, les monuments historiques, etc.
Il effectue le recensement du patrimoine artistique national ou régional. En plus de leur protection, le conservateur mène également les projets de restauration.
Quelles sont les compétences utiles à développer ?
Le métier de conservateur ou conservatrice de patrimoine exige un certain nombre de compétences, mais aussi des qualités personnelles indispensables. En effet, les missions qui lui sont confiées étant cruciales, cet expert doit avant tout être un fervent passionné de l’art et de l’histoire.
Le conservateur de patrimoine étant en charge de nombreux objets ou sites de grande valeur, que ce soit sur le point de vue financier, historique ou culturel, un total dévouement et une grande loyauté par rapport à son engagement sont de mise.
La rédaction de revues scientifiques comme la participation à des conférences ou des reportages peuvent aussi nécessaires. Ainsi, le conservateur de patrimoine doit posséder le sens de la communication et un talent d’orateur.
Voici la liste non exhaustive des qualités et compétences requises pour réussir dans ce métier :
- Maîtrise d’au moins une langue étrangère (les polyglottes ont plus de chance de percer dans le métier) ;
- Passion pour les œuvres d’art ;
- Solides connaissances en histoire, histoire de l’art, biographie des artistes de renom, archéologie, ethnologie ou science de la nature ;
- Esprit scientifique et connaissances des techniques de conservation et de restauration ;
- Sens du leadership et capacité à gérer l’aspect administratif et budgétaire d’un service ;
- Communication et pédagogie ;
- Connaissance du fonctionnement d’un musée ou d’un chantier de fouilles.
Comment devenir conservateur de patrimoine ?
Pour devenir conservateur de patrimoine, il faut passer par le concours très sélectif de l’INP (Institut National du Patrimoine). Mais avant cela, des diplômes et des niveaux d’étude sont requis, notamment une licence d’Histoire, d’Histoire de l’art ou en Archéologie.
Pour augmenter les chances de réussite et surtout pour engranger toutes les connaissances indispensables au métier, il est préférable de suivre des études avec les options suivantes :
- Master en Conservation du patrimoine à l’École du Louvre ;
- Master conservation-restauration des biens culturels ;
- Diplôme à l’École nationale du Numismatique ;
- Master en Gestion d’Entreprise culturelle ;
- Licence en Muséologie ;
- Master dans une école de communication évènementielle.
Quelles sont les motivations principales pour exercer ce métier ?
Le travail du conservateur de patrimoine alterne des missions sur le terrain, des déplacements à l’étranger et des visites de nombreux lieux d’intérêt. Il s’agit d’un travail d’aventurier et d’explorateur qui permet de découvrir et de s’émerveiller continuellement.
L’autre facette du métier se résume aux travaux techniques et scientifiques, au travail de rédaction de rapports ou de documentation, mais aussi aux activités de programmation culturelle.
Travaillant dans la fonction publique territoriale (catégorie A), le conservateur de patrimoine est un cadre supérieur scientifique et technique. Cet expert peut donc prétendre à un salaire élevé ainsi qu’à d’autres avantages comme une bonne couverture sociale et des indemnités de déplacement en plus des cachets lors des interviews et publications d’ouvrages ou de magazines.
Cette profession est aussi réservée aux amoureux de l’art qui seront emmenés à investir leur temps, et quelquefois leur argent pour l’acquisition de certains biens destinés à enrichir la collection qui leur est confiée.
Comment préparer le concours d’accès à la profession ?
Le concours de l’Institut national du patrimoine (INP), organisé par l’État, la Ville de Paris, par le Centre national de la fonction publique territorial et d’autres collectivités territoriales, est la seule porte d’accès au métier.
Les sortants de ce concours doivent suivre une formation de 18 mois à l’issue de laquelle une attestation en tant que Conservateur de patrimoine est attribuée. Ce concours pour un poste de haute fonction publique est très sélectif.
Pour pouvoir se présenter, il faut remplir certaines conditions, dont un casier judiciaire vierge, et un niveau d’étude de Bac + 3 au minimum.
Les candidats doivent choisir une ou deux des spécialités suivantes :
- Archéologie ;
- Archives ;
- Monuments historiques et inventaire ;
- Musées ;
- Patrimoine scientifique, technique et naturel.
Le concours se déroule en deux temps : les épreuves d’admissibilité (trois épreuves écrites) puis d’admission (trois épreuves orales, dont un entretien de motivation).
Pour augmenter les chances de réussite au concours, il faut s’entrainer grâce aux annales (sujets et corrigés) des années précédentes. Ces documents sont accessibles sur le site Bankexam.fr.
Une fois le concours passé, le candidat suit une formation rémunérée pendant 18 mois, puis s’engage à exercer le métier de conservateur de patrimoine au service de l’État ou d’une collectivité pendant 10 ans.
Combien gagne un conservateur de patrimoine ?
Le salaire brut mensuel d’un débutant en conservation de patrimoine est d’environ 2 000 euros. En fin de carrière, la rémunération atteint les 5 390 euros environ plus les primes et les indemnités.
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