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Spotify et Deezer modifient leur modèle de rémunération des artistes

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Dès 2024, Spotify et Deezer, les principales plateformes de streaming musical, changent leur modèle de monétisation des artistes. La raison ? Remédier aux fraudes d’écoutes musicales et au succès des musiques fonctionnelles (bruits…). Études Créatives t’explique tout en détails.

Pourquoi Spotify souhaite changer le moyen de monétisation des artistes ?

On ne présente plus Spotify, la plateforme de streaming musical suédoise connue et utilisée dans le monde entier. Alors qu’elle compte plus de 500 millions d’utilisateurs aux quatre coins du globe, l’entreprise suédoise a réalisé un chiffre d’affaires record de 3 milliards d’euros entre janvier et mars 2023. Spotify apparaît donc comme LA plateforme de streaming musical incontournable pour les artistes du monde entier, et donc un moyen stratégique de gagner de l’argent en fonction des vues enregistrées sur celle-ci.

Mais alors comment Spotify rémunèrent les artistes ? Jusqu’à aujourd’hui, et comme beaucoup d’autres plateformes de streaming musical, Spotify redistribuait près de 70% de leurs recettes, générées par la publicité et les abonnements des utilisateurs, aux artistes et autres compositeurs. Bien sûr, cette redistribution était proportionnelle aux nombre d’écoutes supérieures à 30 secondes enregistrées par chacun d’entre eux.

Toutefois, ce système appelé « market-centric » faisait face à plusieurs limites. La première concerne les fausses écoutes générées par des robots ayant pour mission d’écouter en boucle un contenu musical. Autre limite, de modèle de monétisation ne profitait pas aux vrais artistes, mais plutôt à la musique dite « fonctionnelle » regroupant les sons relaxants et autres mélodies. Les revenus des artistes sont donc impactés par ces deux phénomènes, car la taille du gâteau à partager n’est pas équivalente au nombre d’écoutes.

Le nouveau modèle de monétisation de Spotify

Mais tout cela sera bientôt de l’histoire ancienne, car dès 2024, Spotify compte bel et bien modifier son modèle de rémunération des artistes. En effet, pour remédier à la fraude des écoutes musicales, Spotify ambitionne de mettre en place des pénalités financières pour les plateformes de distribution. Concernant le succès de la musique « fonctionnelle », la plateforme suédoise change et augmente la durée minimale d’une écoute rémunérée, ce qui aura pour conséquence de réduire les gains engendrés.

Ce nouveau modèle de monétisation fait référence au modèle « User centric ». Dans un communiqué, le Centre national de la musique (CNM) explique : « Dans le modèle « market centric », pour un artiste écouté quelques milliers de fois par an, le revenu est faible et, souvent, insignifiant ; les revenus les plus importants vont aux ayants droit dont les titres enregistrent le plus d’écoutes. » […] « Le système dit user centric (UCPS) consisterait à procéder à la répartition des redevances utilisateur par utilisateur, en attribuant à chaque titre concerné une quote-part des revenus de la plateforme de streaming issus de chaque abonnement, en fonction de la part des écoutes du titre au sein des écoutes de l’utilisateur. »

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Deezer compte mettre les bouchées doubles

Également touchée par ces pratiques frauduleuses et par la musique fonctionnelle, la plateforme de streaming musical française Deezer, compte elle aussi changer son moyen de monétisation des artistes. Après avoir conclu un accord avec Universal Music en septembre, la plateforme française a réussi à persuader une autre grande maison de disques d’adopter un nouveau modèle : Warner Music, dont le PDG Robert Kyncl réclamait depuis longtemps des ajustements. Il expliquait : « Il n’est plus acceptable qu’une chanson d’Ed Sheeran rapporte autant que le son de la pluie tombant sur un toit »

Appelé « artist-centric » ou « user-centric », ce nouveau modèle vise à mieux rétribuer les artistes en limitant les abus et les fraudes rendus possibles par les lacunes du modèle « market-centric » en vigueur depuis le lancement des premiers services d’écoute.

Concrètement, Deezer souhaite démonétiser les « bruits » non musicaux afin de limiter la monétisation de la musique fonctionnelle au profit des vrais artistes. Concernant les fraudes d’écoutes, la plateforme française ambitionne de mettre en place un seuil maximal de 1 000 streams par mois, par artiste et par utilisateur. Tu l’auras compris, si ce seuil est dépassé, les écoutes ne rapporteront rien à l’artiste concerné.

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