Si tu t’intéresses au mode de l’art, tu dois absolument connaître l’artiste peintre Rosa Bonheur. Artiste française du XIXe siècle, elle est une des pionnières dans le domaine de l’art, mais aussi celui de l’égalité des sexes. Sa passion pour la peinture animalière et sa détermination à surmonter les limites imposées par la société font d’elle une figure emblématique de son époque. Découvre la vie et l’œuvre de Rosa Bonheur, ses contributions artistiques remarquables et son impact sur la perception des femmes dans le domaine artistique.
Qui est Rosa Bonheur ?
Artiste novatrice, Rosa Bonheur est une véritable icône de l’émancipation des femmes. Elle place le monde animal au cœur de son art et s’engage pour la reconnaissance des animaux et l’expression de leur « âme ». Même si elle naît dans la précarité, elle s’affirme en tant que femme indépendante. À force de travail et de détermination, elle connaît la richesse et la célébrité.
Où est née Rosa ?
De son vrai nom Marie-Rosalie Bonheur, l’artiste naît le 16 mars 1822 à Bordeaux. Les parents de sa mère ne sont pas connus et elle est adoptée par un riche commerçant bordelais, qui lui offre une éducation bourgeoise. C’est de cette manière qu’elle profite de cours de musique, de chant et de peinture. Dans ce cadre, elle rencontre Raymond Bonheur, un professeur de peinture. Ils se mettent en couple et se marient en 1821, un an avant la naissance de Rosa. À Bordeaux, le père de Rosa Bonheur devient ami avec le célèbre peintre espagnol Francisco Goya, alors en exil en France. Il encourage tous ses enfants dans la voie artistique : Rosa, Auguste et Juliette deviennent peintres, leur frère Isidore, lui, sculpteur. Francis Galton, le cousin de Charles Darwin, a utilisé les Bonheur comme exemple de « génie héréditaire » dans son essai du même titre en 1869.
Quand Rosa est enfant, Raymond, le père de Rosa, s’investit dans le courant idéologique du saint-simonisme. Pendant six mois, il s’engage dans le couvent laïque des Apôtres saint-simoniens et laisse sa famille qui peine à survivre, par manque de moyens. L’année suivante, Rosa Bonheur a dix ans lorsque sa mère décède du choléra. En 1833, l’épidémie ravage la France et tue 100 000 personnes, dont 20 000 à Paris.
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Quelle est l’histoire Rosa Bonheur ?
Intéressé par le courant du saint-simonisme et influencé, le père emmène toute sa famille Bonheur à Paris en 1828, lorsque Rosa a sept ans. L’année de ses 14 ans, elle fait la rencontre de sa vie : Nathalie Micas. De deux ans sa cadette, Nathalie deviendra la compagne de Rosa Bonheur et elles resteront ensemble tout au long de la vie de Nathalie, jusqu’à ses 53 ans, âge de sa mort.
En 1849, le père de Rosa Bonheur décède. Elle prend alors son poste et devient directrice de l’École impériale gratuite de dessin pour demoiselles (ou École gratuite de dessin pour jeunes filles) pendant un peu plus de trois ans. Elle avait l’habitude de dire à ses élèves : « Suivez mes conseils et je ferai de vous des Léonard de Vinci en jupons ».
En 1865, l’impératrice Eugénie fait de Rosa Bonheur une des femmes artistes les plus importantes de son époque. Elle lui remet elle-même, les insignes de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur. Rosa Bonheur devient alors la première artiste et la neuvième femme à recevoir cette distinction. L’impératrice a déclaré vouloir démontrer que « le génie n’avait pas de sexe » avec cette décoration.
En 1899, Rosa Bonheur décède à 77 ans. Elle est inhumée à Paris, dans la 74e division du cimetière du Père-Lachaise. Elle repose aux côtés de sa compagne Nathalie Micas, des parents de cette dernière et d’Anna Klumpke, une de ses bonnes amies qui réalise son portrait. En 1908, cette même Anna Klumpke publie une biographie de Rosa Bonheur et crée un prix Rosa-Bonheur à la Société des artistes français.
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Quel est le lien entre Anna Klumpke et l’artistre peintre ?
À la mort de Rosa, Anna Klumpke est la seule héritière de sa fortune et de son château. La jeune femme américaine, elle aussi peintre, rencontre Rosa Bonheur dans l’optique de faire son portait. Dévastée par la mort de sa compagne, la célèbre peintre animalière accueille chez elle, à By, cette jeune artiste américaine et elles se confinent ensemble dans le château de Seine-et-Marne. Même une fois l’œuvre réalisée, elles ne se quitteront plus et deviendront bonnes amies. C’est pour cette raison que le nom d’Anna Klumpke apparaît régulièrement aux côtés de celui de Rosa Bonheur, et qu’elle l’a souvent épaulée dans les choix importants.
Pourquoi Rosa Bonheur peignait-elle des animaux ?
Dans les différents témoignages familiaux, Rosa est une enfant décrite comme indisciplinée, qui peine pour apprendre à lire. Pour y remédier, sa mère lui apprend à écrire les lettres de l’alphabet en associant chacune d’elles à un dessin d’animal. Alors Rosa garde cet attrait pour le monde animal.
Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur fréquente l’école élémentaire, avant de devenir apprentie en tant que couturière. Son père finira par l’amener dans son atelier, où les aptitudes artistiques de la jeune femme se révèlent. Il sera son seul et unique professeur et lui fait découvrir les romans « champêtres » de George Sand et Félicité de La Mennais, qui prétendaient que les animaux avaient une âme.
En 1850, la peintre Rosa Bonheur fait un voyage dans les hauts pâturages des Pyrénées et en rapporte un grand nombre d’études dont elle se servira tout au long de sa carrière. Elle séjourne aussi, à plusieurs reprises, en Auvergne, et dans le Cantal en 1846 et 1847, puis près de 40 ans plus tard. Ces voyages en campagne lui servent d’inspiration pour ses futures œuvres d’art.
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Quel tableau a assuré à Rosa Bonheur un succès international ?
Rosa Bonheur expose pour la toute première fois en 1841 alors qu’elle n’a que 19 ans. En 1845, elle obtient une médaille de 3e classe et une médaille d’or (de première classe) au Salon de 1848 pour Bœufs et Taureaux, Race du Cantal. Après cette victoire, elle décroche une commande d’État pour réaliser un tableau agraire (payé 3 000 francs) qui doit rejoindre le musée des Beaux-arts de Lyon. Le succès de Labourage nivernais succès est tellement important au Salon de 1849 que la direction des Beaux-Arts décide de le conserver à Paris, au musée du Luxembourg.
Pourtant, ce n’est pas cette commande qui fera le succès de Rosa Bonheur. Au Salon de 1853, elle présente le tableau Le Marché aux chevaux qui impressionne notamment par sa très grande taille (2,44 × 5 m). Le critique Henry de La Madelène déclarera dans l’Éclair (revue hebdomadaire artistique de l’époque) : « C’est vraiment une peinture d’homme, nerveuse, solide, pleine de franchise ». Même si le tableau n’obtient aucune récompense, le jury décidera que, désormais, les ouvrages de Rosa Bonheur seront exposés sans être soumis à l’examen du jury.
À l’issue de cette décision, la carrière de la peintre française prend un véritable tournant. Entre 1856 et 1867, elle n’expose plus au Salon car toute sa production étant vendue d’avance.
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Où sont exposés les tableaux de Rosa Bonheur ?
Le Marché aux chevaux a voyagé dans le monde grâce à l’agent de la peintre Rosa Bonheur : Ernest Gambart. En 1887, il est acheté par un riche collectionneur américain qui en fait don au Metropolitan Museum de New-York. C’est donc dans la Grosse Pomme qu’il faudra te rendre si tu veux admirer ce tableau iconique.
Une grande partie des œuvres de Rosa Bonheur est conservée au musée d’Orsay depuis 1986. D’autres se trouvent au château de Fontainbleau, en Seine-et-Marne. L’artiste-peintre entretenait un lien particulier avec ce département, où se trouve le célèbre château de By, où elle a longtemps vécu et qui est toujours visité.
Le château By de Rosa Bonheur
En 1860, Rosa Bonheur s’installe en Seine-et-Marne, dans le village de By. Elle emménage dans une immense propriété de quatre hectares où elle fait construire une maison et un très grand atelier par l’architecte Jules Saulnier. Elle fait aussi aménager des espaces spécifiques pour ses animaux. Un de ses proches écrit : « Elle avait une ménagerie complète dans sa maison : un lion et une lionne, un cerf, un mouton sauvage, une gazelle, des chevaux, etc. L’un de ses animaux de compagnie était un jeune lion qu’elle laissait courir et s’ébattait souvent. Mon esprit fut plus libre d’esprit quand cet animal léonin a rendu l’âme . »
Sensible à la forêt de Fontainebleau et à son exploitation, elle signe la pétition de Claude-François Denecourt qui appelle l’Empereur Napoléon III à la sauvegarder. Pendant la Première Guerre mondiale, le château de By servira d’hôpital militaire.
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Rosa Bonheur, une femme engagée
En plus d’être une artiste-peintre reconnue à l’international pour son talent, Rosa Bonheur est une des premières femmes engagées pour le féminisme, même s’il n’existe pas en tant que tel à l’époque. Lorsqu’elle gagne de l’argent, elle met en place une stratégie commerciale pour assurer son indépendance financière. Elle monte un atelier de production avec sa compagne Nathalie Micas et sa sœur Juliette Bonheur, elle aussi artiste peintre. Ses œuvres sont reproduites en estampes, c’est-à-dire en gravure ou lithographie, par la maison Goupil qui veut rendre l’art accessible à tous, et lui assure par la même occasion une large diffusion de son travail.
Rosa Bonheur donne des interviews et fait des photographies pour forger une légende autour de son personnage, en plus de son art. Elle part en tournée avec son marchand d’art pour trouver son réseau de vente et faire la promotion de ses propres tableaux. Dans l’histoire de la peinture au début du XXe siècle, elle est la première artiste dont le marché de l’art spécule sur ses tableaux alors qu’elle est encore vivante. Rosa Bonheur sert alors de modèle aux artistes femmes, en leur prouvant que leur genre n’a pas à être un frein. Elles y feront même référence lorsqu’elles revendiqueront le droit pour les femmes d’être membres du Jury du Salon des artistes français.
Après avoir contracté une congestion pulmonaire, à la suite d’une promenade en forêt, Rosa Bonheur meurt en mai 1899 au château de By. Elle n’a pas eu le temps d’achever son dernier tableau La Foulaison du blé en Camargue, lui aussi d’un format monumental de 3,05 × 6,10 m. Sur les conseils d’Anna Klumpke, elle souhaitait le montrer à l’Exposition universelle de 1900. Ce tableau inachevé est conservé au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
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