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Une tribune pour défendre les dispositifs d’éducation au cinéma

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tribune éducation cinéma

L’Archipel des Lucioles et un grand nombre de professionnels du cinéma, de l’action culturelle et de l’éducation, ont interpelé les ministres de la Culture et de l’Éducation nationale dans une tribune, sur l’importance de l’éducation au cinéma. Décryptage par Études Créatives.

L’éducation au cinéma en péril ?

L’éducation au cinéma fait partie des piliers de l’école, de la maternelle au lycée. Pourtant, les nouvelles directives de remplacement de courte durée, pour permettre aux élèves de perdre le moins d’heures de cours possible et continuer d’apprendre en cas d’absence d’un professeur, mettent en péril cette forme d’éducation. En effet, par exemple, la formation des enseignants tend à se faire en dehors du temps scolaire et les sorties scolaires à être limitées à un protocole de remplacement. La tribune alerte les ministres sur le fait que « les effets négatifs » sont déjà visibles sur les élèves. À noter que la tribune comptait 415 signataires le 14 novembre, mais qu’il est encore possible d’apposer sa signature.

La tribune complète sur l’éducation au cinéma

« Madame la Ministre de la Culture,

Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse,

L’éducation artistique et culturelle est un excellent vecteur d’émancipation individuelle et collective. Elle doit demeurer une politique prioritaire gouvernementale.

Chaque année, dans le cadre des dispositifs scolaires Maternelle au cinéma, École et cinéma, Collège au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma, plus de deux millions de jeunes sortent de l’école, du collège ou du lycée pour aller découvrir des œuvres cinématographiques qu’ils·elles n’iraient jamais voir par eux·elles-mêmes, dans ce lieu unique qu’est la salle de cinéma.

Aller dans une salle de cinéma, c’est vivre l’expérience de la communion vers des émotions qui ouvrent à la liberté d’expression, à l’apprentissage et au décodage du langage cinématographique et donc à l’esprit critique indispensable à tout·e citoyen·ne. Cette découverte cinématographique est par ailleurs, un enrichissement essentiel du cursus scolaire reconnu par l’Éducation nationale et les enseignant·es.

Un des piliers des dispositifs scolaires d’éducation au cinéma repose sur le volontariat et la formation des enseignant·es afin qu’ils puissent transmettre ensuite le goût du cinéma à leurs élèves et les accompagner dans leur réflexion.

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a publié, à la fin de l’été, le guide du remplacement de courte durée (RCD).

Ce guide est susceptible d’impacter significativement les dispositifs d’éducation au cinéma. Il vise, d’une part, à proposer les formations hors du temps scolaire et d’autre part, à conditionner les sorties scolaires à un protocole de remplacement.

À la suite de plusieurs alertes, le Cabinet du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a écrit aux recteur·rices afin de leur demander d’avoir une attention particulière sur le sujet en programmant les formations proposées aux professeur·es autant que de possible durant le temps scolaire mais en dehors du temps consacré au face à face pédagogique ou, à défaut, d’organiser le remplacement du cours.

Malgré cela, nous pouvons d’ores-et-déjà observer les effets négatifs de cette nouvelle mesure sur plusieurs territoires autant sur les inscriptions aux formations qui sont en net recul que sur les séances de cinéma dont plusieurs ont été supprimées.

Mais aussi, et surtout, nous sommes témoins du découragement de nombreux·ses enseignant·es face à ces nouvelles directives. Ce découragement est d’ailleurs bien compréhensible : comment peut-on imaginer un seul instant que les enseignant·es découvrent les films programmés en même temps que leurs élèves, sans avoir bénéficié de formations pour les accompagner ?

Les dispositifs d’éducation au cinéma font partie de l’économie globale du cinéma. Ils génèrent des recettes et soutiennent toute une filière. Cette décision est ainsi susceptible de mettre en péril tou·tes les professionnel·les qui concourent au développement des politiques d’éducation artistique et culturelle : salles de cinéma, distributeurs, artistes et intervenant·es qui accompagnent les séances et le parcours de découverte artistique.

Nous vous demandons de confirmer à l’ensemble des professionnel·les de l’image et de la communauté éducative que les formations des enseignant·es et les séances de cinéma continueront à être proposées sur le temps scolaire afin qu’ils·elles puissent faire des élèves les citoyen·nes éclairé·es de demain. » 

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