Loïc Prigent, c’est le journaliste de mode le plus audacieux et sympathique des dernières années. Et si tu es fan de mode, tu connais forcément son nom et son visage. Chemise à carreaux et casquette vissée sur la tête en toutes circonstances, il décrypte les défilés et les coulisses des grandes maisons comme Prada, Moschino ou Balenciaga.
Les débuts de Loïc Prigent, loin d’internet
Loïc Prigent, né en 1973 en Bretagne, est le fils d’un paysan breton. Au lycée, il rencontre Gildas Loaëc, créateur du label de musique Kitsuné qui a notamment produit les Daft Punk, avec lesquels il restera ami. Pendant les années SIDA, Loïc milite à Act Up-Paris. Il crée le fanzine Têtu, consacré à la musique électro, avec Pascal Loubet et il sera repris plus tard par Pierre Bergé pour devenir le magazine phare de la communauté gay.
Premières lignes
Avant Internet et les réseaux sociaux, Loïc Prigent avait déjà conquis la télé et la presse écrite avec sa marque de fabrique : un regard et un ton singulier, ironique, piquant, mais pas méchant. Il intègre la rédaction mode du quotidien Libération en tant que journaliste-pigiste et, pour la première fois à un défilé. Plutôt qu’un simple compte rendu, il rapporte dans son papier l’ambiance des coulisses et ce qui se dit des shows avec un humour décalé : c’est alors qu’il développe le « ton Loïc Prigent ». Suite à ses articles, Loïc Prigent est repéré et à la fin des années 1990, il rejoint l’équipe de Canal+ dans l’émission de divertissement Nulle part ailleurs.
Loïc Prigent à la télévision
En 2005, Loïc Prigent réalise le documentaire Signé Chanel, sur les coulisses de la maison de haute couture Chanel. Il travaille à l’époque pour la production Mademoiselle Agnès et la chaîne franco-allemande Arte. Le documentaire plaît par son authenticité et il est notamment racheté par la chaîne britannique BBC. Pour le projet, le journaliste bénéficiait non seulement de l’accord de la maison Chanel, mais aussi de celui de Karl Lagerfeld en personne, directeur artistique de la maison de haute couture réputé pour son exigence.
En 2008, le journaliste fait sa place dans le monde de la mode. Il tourne les premiers épisodes de la série documentaire Le jour d’avant pour Arte. Loïc Prigent est un des premiers et des seuls à filmer la création, le travail, l’entourage et les dessous de la mode, d’un atelier ou d’un défilé. À la même époque, Loïc Prigent travaille pour une autre une émission intitulée Prêt-à-porter tout de suite chaque semaine sur la chaîne de télévision Stylia.
Un peu plus tard, il débute sa série sarcastique de reportages Habillées pour… diffusée sur Canal+, avec Mademoiselle Agnès. Les épisodes sont des reportages décalés tournés durant les Paris Fashion Weeks, tous les six mois dans la capitale.
L’arrivée en trombe de Loïc Prigent sur Internet
Le 23 mars 2012, Loïc Prigent débarque sur sa nouvelle aire de jeu : X (anciennement Twitter). Ce sera désormais sur le réseau social qu’il laissera parler sa plume et qu’il se moquera (gentiment) des fashionistas en notant hors contexte toutes les phrases loufoques qu’il entend sur les événements. Avec le temps, le compte X (ou Twitter) de Loïc Prigent a fait de lui le chroniqueur mode le plus en vue du moment.
Depuis 2018, Loïc Prigent a également sa propre chaîne YouTube, qui représente un véritable tournant pour le monde de la mode. Coulisses et commentaires de défilés, ateliers de création des maisons, décryptages de tendances ou encore interviews : le programme est chargé. Pourtant, partout, on sent que Loïc Prigent n’est pas le journaliste classique qui harcèle les créateurs et autres célébrités. C’est le bon copain que tous ont l’air d’être ravis de retrouver lors des évènements ou d’accueillir dans leurs coulisses. Le plus ? Les voix-off des vidéos sont faites en anglais, mais avec une (grosse) touche d’accent frenchie qui rendent chaque visionnage unique et reconnaissable.
Le journaliste devenu une référence
En 2010, c’est la première consécration pour Loïc Prigent. Il dirige l’exposition L’homme par Loïc Prigent dans la boutique Le Bon Marché, à Paris. L’idée est de représenter l’homme de manière déconstruite (avant même que ce soit l’heure), le plus loin possible stéréotypes. L’exposition allie une sélection de livres divers : Maigret, Norman Mailer et Madame Bovary, de photographies et la diffusion de trois films inédits sur les défilés Lanvin, Dior Homme et Dries Van Noten. Véritable figure de la culture pour les connaisseurs, il rédige la préface de l’ouvrage sur Delphine Manivet, une créatrice de mode française.
Quant à son compte X (Twitter), il est devenu tellement iconique qu’il en a fait deux livres : “Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge » et “j’adore la mode, mais c’est tout ce que je déteste ».
Tu l’as compris, Loïc Prigent est plus qu’un journaliste et un blogueur. Il nous emmène avec lui rencontrer les stars du moment sur les défilés, le tout assaisonné de discussions informelles de moments de vie et de beaucoup d’humour. Il devient petit à petit un vrai élément de la pop culture française en s’associant notamment avec Lena Situation, la reine des influenceuses et la première à avoir été invitée au Met Gala.