Actus

Portrait des plus grands pianistes français

Sommaire

Sommaire

En remplissant ce formulaire, j’accepte de recevoir la newsletter d’EtudesTech et je comprends que je peux me désabonner facilement à tout moment.

TAGS
Pianistes français

Si tu es passionné(e) par la musique française et que tu es fan du genre classique, l’histoire de l’évolution du piano français doit forcément t’intéresser. Études Créatives te présente, ici, les pianistes français les plus populaires au monde. De Marguerite Long à Sofiane Pamart, en passant par Bertrand Chamayou, le paysage du piano en France a connu diverses évolutions qui ont toutes apporté quelque chose à la discipline.

Les pianistes français pionniers

Marguerite Long

Marguerite Long naît en 1874 à Nîmes où elle va entrer au conservatoire. Là-bas, elle est repérée par Theodore Dubois grâce à qui elle entre au Conservatoire de Paris dans lequel, elle va finir par exercer en tant que professeure. Sous sa garde, elle a de nombreux élèves comme Ada Cecchi, la mère de Marielle et Katia Labèque, des pianistes d’exception évoquées plus bas dans cet article.

En 1932, elle présente, dans toute l’Europe, le Concerto en Sol de Maurice Ravel. En 1934, avec son ami violoniste Jacques Thibaud, elle crée le Concours International Long-Thibaud. C’est un concours de piano, de violon et d’art lyrique ouverts aux jeunes interprètes du monde entier. Durant toute sa carrière, elle travaille en étroite collaboration avec Claude Debussy. Elle finit par s’éteindre le 13 février 1966.

Claude Debussy, pianiste français avant-gardiste

Claude Debussy naît à Saint-Germain en Laye le 22 août 1862 et son enfance est pleine de péripéties. À cause de la guerre franco-allemande de 1870, il est contraint de trouver refuge, avec sa mère, son frère et sa sœur, chez sa tante paternelle Clémentine Debussy, qui observe rapidement son talent pour le piano, mais les différents professeurs auprès desquels elle va le confier ne constateront rien d’extraordinaire.

Le vrai tournant pour la carrière de Claude Debussy a lieu à Paris, où est resté son père Manuel-Achille Debussy. Ce dernier va rejoindre la Commune de Paris et lorsque celle-ci va s’effondrer, il se fait arrêter et condamner à quatre ans de prison. En détention, il fait la rencontre de Charles de Sivry, le beau-frère de Verlaine. Il lui vante les talents de son fils et lorsqu’ils sont libérés, après seulement un an d’incarcération, Charles de Sivry confie Claude Debussy à sa mère Antoinette Mauté de Fleurville, élève de Chopin. Elle le prépare à entrer au Conservatoire de Paris dans lequel il est admis en 1872.

claude_debussy

Son intégration au Conservatoire est plutôt compliquée et il n’obtient qu’un seul premier prix. Il fait le choix de s’orienter vers la composition pour déployer toute l’étendue de son talent. Il crée un opéra « Pelléas et Mélisandé » qui sera un réel succès en Europe. Cependant, la multiplication des représentations va avoir raison de son état de santé et les prémices d’un cancer vont apparaître. Il finit par s’éteindre des suites de cette maladie en 1918.

De manière générale, Claude Debussy est un génie incompris. Sa musique était bien trop avance sur son époque pour être appréciée par ses contemporains. Pourtant, aujourd’hui, Claude Debussy est considéré comme l’un des précurseurs de la musique moderne.

Camille Saint-Saëns, le pianiste français le plus reconnu

Naît à Paris en 1935, Camille Saint-Saëns est un enfant prodige. Il donne ses premiers concerts à l’âge de 11 ans avant d’entrer au Conservatoire Nationale en 1848. Là-bas, il travaille sa polyvalence en apprenant à la fois le chant, l’orgue et la composition.

En 1853, il crée sa première symphonie puis œuvre sur les nouvelles éditions de Gluck, Mozart ou encore Beethoven. Par la suite, il défend les compositions d’artistes peu connus à l’époque comme Wagner ou Liszt qui vont devenir des grands noms. Cependant, ses rapports avec l’Allemagne vont se tendre à cause de la guerre franco-allemande de 1870. Il s’éloigne de Wagner et fonde la Société Nationale de Musique qui vise à faire la promotion des musiciens français.

À partir de ce moment-là, les premiers défauts de Camille Saint-Saëns font leur apparition. Face à l’arrivée d’un nouveau courant musical, il refuse d’adapter sa musique et conserve son jeu traditionnel. Cette position s’avère payante puisqu’il devient, à la fin du XIXème siècle, le pianiste français le plus reconnu à l’étranger. Il intègre l’Académie des Beaux-Arts en 1881. Cependant, le début du XXème siècle sonne le glas pour Camille Saint-Saëns qui a un jeu totalement dépassé face à la nouvelle génération emmenée par Claude Debussy ou encore Wagner. Il donne une dernière représentation à Dieppe en août 1921 pour célébrer ses 75 ans de carrière, avant de s’éteindre à Alger la même année.

Lire aussi : Les 12 documentaires Netflix sur l’art à voir absolument

Les pianistes français au sommet de leur gloire

Philippe Entremont, l’immortel dans le paysage des pianistes français

Philippe Entremont naît à Reims le 7 juin 1934 et est un élève de la réputée Marguerite Long. C’est elle qui le forme pour entrer au Conservatoire de Paris où il va obtenir le premier prix de piano. En 1953, il est lauréat du prix Long-Thibaud, ce qui marque le début de sa carrière professionnelle. Par la suite, il donne un concert au Carniege Hall, à New York.

Philippe Entremont n’est pas seulement un pianiste, il est également un chef d’orchestre de renom. Ces deux carrières menées en parallèle l’ont conduit à se produire dans toutes les grandes salles du monde. Âgé de 88 ans aujourd’hui, il est toujours en activité. Au total, il a donné plus de 7 000 représentations à travers le monde.

Philippe Bianconi, l’exportation du piano français à l’étranger

Naît à Nice en 1960, Philippe Bianconi est formé au Conservatoire de sa ville natale avant de partir pour la capitale. Sa carrière débute réellement à l’âge de 17 ans lorsqu’il obtient le premier prix au concours des Jeunesses Musicales, à Belgrade. Par la suite, Philippe Bianconi s’exporte vers les États-Unis où il reçoit, en 1985, le premier prix au Concours International de Piano à Cleveland. Cette récompense lui permet de réaliser son premier grand récital au Carnegie Hall de New-York. Cette représentation est un véritable succès et lui permet de se produire dans les plus grandes salles américaines et européennes. La presse américaine souligne l’immense talent de l’artiste, si bien que le Washington Post décrit son jeu comme « toujours proche de l’âme de la musique, remplissant l’espace avec la poésie et la vie ».

En 2012, il est nommé aux Victoires de la Musique Classique pour sa version des Préludes de Debussy, mais il n’obtient pas de récompense. Après un passage de quatre ans au Conservatoire Américain de Fontainebleau, Philippe Bianconi enseigne, depuis octobre 2018, à l’École Normale de Musique de Paris-Alfred Cortot.

Bertrand Chamayou, pianiste français au succès international

Originaire de Toulouse, Bertrand Chamayou est né en 1981. Il découvre le piano à l’âge de cinq ans, mais n’éprouve pas directement un grand intérêt pour cette discipline. Cependant, à force d’accompagner un de ses amis à ses leçons de piano, il décide de se mettre sérieusement au piano à l’âge de huit ans. Il se forme donc au Conservatoire de Toulouse, qu’il va quitter à l’âge de quinze ans pour intégrer Conservatoire Nationale de Musique à Paris où il donne ses premières représentations en public.

En 1998, il remporte le concours Kraïnev en Ukraine, mais c’est en 2001 que sa carrière décolle. Il finit 4ème au concours Long-Thibaud-Crespin (le nouveau nom du concours Long-Thibaud évoqué plus haut). Ce classement lui permet d’obtenir une notoriété internationale et il se produit dans de nombreuses capitales internationales comme Amsterdam, Pékin ou encore Tokyo. Mais Bertrand Chamayou n’est pas seulement un soliste, on le voit également se produire avec la violoncelliste Sol Gambetta à plusieurs reprises. En plus de ses nombreuses représentations à travers le monde, Bertrand Chamayou a obtenu quatre victoires de la musique classique.

Marielle et Katia Labèque : Les deux sœurs aux doigts de fée

Les deux sœurs Labèque sont indissociables l’une de l’autre, si bien qu’elles se produisent ensemble face à face dans ce que l’on appelle le piano à quatre mains. Il s’agit d’une forme spécifique du piano avec les deux artistes qui jouent sur le même instrument, l’un face à l’autre. Ce type de jeu est terriblement plus complexe que le piano original, car il nécessite une parfaite synchronisation entre les deux interprètes.

katiamarielle
Crédits photo : (DR)

Grâce à ce jeu à quatre mains, Marielle et Katia Labèque vont obtiennent une renommée mondiale dès 1980 avec leur interprétation de Rhapsody in blue de Gershwin avec l’Orchestre de Cleveland qui se vera certifié disque d’or.

Très vite, les deux sœurs atteignent les sommets et collaborent tout au long de leur carrière, avec les plus grands tels qu’Elton John ou encore Sting. Après le récital Carnaval de 1997, elles prennent une pause avant de revenir en 2005 avec la fondation de leur propre label KLM Records, basé à Rome où elles résident.

Leur jeu si particulier, ainsi que les nombreux styles musicaux sur lesquels elles peuvent exercer, permet à Marielle et Katia Labèque de faire partie des plus grands pianistes français.

Guillaume Poncelet, pianiste français polyvalent

Guillaume Poncelet naît en 1978 et fait son entrée au Conservatoire de Grenoble à l’âge de huit ans. C’est en autodidacte qu’il apprend à jouer du piano, mais son passage au Conservatoire ne lui sera pas inutile. En effet, il apprend divers instruments, notamment la trompette. Alors qu’il quitte le Conservatoire de Grenoble, il intègre le département Jazz de l’École Nationale de Musique avant de rejoindre le Conservatoire de Musique et de Danse de Paris qu’il quitte lorsque le groupe NoJazz le contacte pour participer à leur tournée européenne.

La principale force de Guillaume Poncelet se trouve dans sa capacité à ne se limiter à aucun domaine. Il n’est pas seulement trompettiste et pianiste, mais les deux à la fois, en plus de savoir jouer d’autres instruments.

Cette polyvalence lui permet de collaborer avec des grands noms de la musique comme MC Solaar ou encore Stevie Wonder. Il est également présent sur les arrangements de l’album éponyme de Ben l’Oncle Soul. En 2022, il est présent dans la composition de l’EP Éphémère de Grand Corps Malade, Ben Mazué et Gaël Faye. 

Alexandre Tharaud, une productivité sans limite

Originaire de Paris, Alexandre Tharaud naît en 1968 et entame le piano à cinq ans au sein du Conservatoire du 14ème arrondissement de la capitale. Il a pour professeure, Carmen Taccon-Devenat, une ancienne élève de Marguerite Long.

Sa renommée internationale réside dans le fait qu’Alexandre Tharaud est ultraproductif. En 25 ans de carrière, il a sorti 25 albums, lui permettant ainsi d’explorer tous les styles musicaux au piano. De ce fait, sa carrière est reconnue à la fois par la presse, mais aussi par les pianistes les plus expérimentés, faisant de lui un invité prestigieux dans de nombreuses cérémonies.

Le talent de Alexandre Tharaud ne se limite pas seulement au piano. En effet, il effectue des collaborations, et ce, dans divers secteurs artistiques, notamment le cinéma où il a participé à la composition de la bande originale du film Amour sorti en 2012.

Lire aussi : Le métier de producteur de musique

Les pianistes français nouvelle génération

Sofiane Pamart, l’étoile montante parmi les pianistes français

Sofiane Pamart nous vient tout droit des Hauts-De-France et c’est au Conservatoire de Lille qu’il se forme au piano. Dès le départ, il montre sa volonté de laisser sa trace et de révolutionner le paysage du piano français. C’est déjà quasiment mission accomplie alors que sa carrière décolle, il y a moins de quatre ans. En effet, à seulement 31 ans, Sofiane Pamart fait déjà parti des dix pianistes les plus streamés sur les plateformes de streaming avec plus de 200 millions d’écoutes.

sofiane-pamart

La particularité de Sofiane Pamart ? Avoir un pied dans le monde de la musique classique et l’autre dans le monde du rap. Le pianiste français ne cesse de multiplier les collaborations avec les grosses têtes du rap français.

On le retrouve sur les plus gros succès des géants de l’industrie musicale comme SCH ou encore Dinos. De plus, il est présent sur de nombreux morceaux de l’album Trinity de Laylow, soit un des plus gros succès de l’année 2020.

Cette célébrité s’est matérialisée en novembre dernier. Sofiane Pamart est devenu le premier pianiste soliste à remplir l’Accor Hotel Arena. Accompagné de son piano, il a délivré une très belle performance avec de nombreux invités prestigieux comme Josman, Rilès ou encore Joey Starr. Aujourd’hui, Sofiane Pamart continue de s’imposer comme l’un des pianistes français de référence.

Lire aussi : Top logiciel de musique gratuit à connaître

David Kadouch : Un succès qui ne cesse de croître

À seulement 13 ans, David Kadouch se produit au Metropolitan Hall, à New York. Un an plus tard, il joue au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou avant d’effectuer une représentation au Carnegie Hall, à New York, là où de nombreux pianistes français de renom se sont produits. David Kadouch se produit également dans de nombreuses grandes villes mondiales, comme en 2007 lorsqu’il enregistre le Concerto pour piano no 5 de Beethoven, à la Philharmonie de Cologne.

En plus de ces représentations dans ces lieux prestigieux, David Kadouch a obtenu des distinctions pour son talent. En 2010, il obtient le trophée de « Révélation Jeune Talent » aux Victoires de la Musique et est élu « Young Artist of the Year » lors des Classical Music Awards en 2011.

Grâce à cette ascension fulgurante, David Kadouch est reçu en tant qu’invité prestigieux dans de nombreux festivals contemporains, à seulement 37 ans. Aujourd’hui, son chemin vers la gloire se poursuit et il continue de se produire dans les plus grandes salles au monde.

Lire aussi : Les plus grands compositeurs Français