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“Il existe autant de définitions du design qu’il y a d’écoles de design”, Christian Guellerin, directeur général de l’École de Design Nantes Atlantique

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Il existe autant de définitions du design qu’il y a d’écoles de design”. L’équipe d’Études Créatives est partie à la rencontre de Christian Guellerin, directeur général de l’École de Design Nantes Atlantique depuis plus de 20 ans*. Tu souhaites en savoir plus sur cette école pionnière du design et présente à l’international ? Découvre sans plus attendre le témoignage de son dirigeant qui nous parle de sa vision du design et des enjeux sociétaux de demain auxquels cette discipline doit dès maintenant répondre.

École de Design Nantes Atlantique : une vision ouverte et affirmée du design 

Quelle est votre définition du design ?
Le design est une discipline qui représente les usages de demain. Un designer dessine, montre, offre au public sa vision du monde de demain et le sens qu’il lui donne. Le design s’applique à tous les domaines physiques et virtuels existants. Il y a du design partout, dans toutes les dimensions des mondes physiques et virtuels auxquels nous avons aujourd’hui accès.  

Ce que les étudiants apprennent du design au sein de notre école ne peut pas se limiter à la technique. Être en capacité de travailler avec les autres (ingénieurs, marketeurs, artistes…) mais aussi savoir faire travailler les autres ensemble est une qualité essentielle au designer. C’est avoir le sens du partage, bien sûr, mais aussi une vision stratégique et managériale de la fonction qui fera la différence entre un bon et un excellent designer.

Ce dernier doit aussi prendre en compte la montée d’une conscience écologique au sein de la société entière et à laquelle les jeunes générations se montrent particulièrement sensibles. Designer un produit c’est le penser “durable”, le penser pour un usage long, songer à la manière dont on pourra le réparer, dont il sera éventuellement recyclé…

Comment vous distinguez-vous des autres écoles de design ?
Lorsqu’un jeune choisit de s’engager dans des études dans le domaine du design, il peut être dans deux situations. S’il a une idée bien précise du métier auquel il a besoin d’être formé. Dans ce cas, il se tournera vers une école de design spécialisée dans ce domaine en particulier. Soit il n’est pas fixé concernant la branche qui l’intéresse en particulier. Alors faire le choix d’une école comme la nôtre, couvrant l’ensemble des métiers du design, sera l’orientation la plus pertinente pour lui.  

Comment s’organise la formation que vous dispensez ? 
Nos étudiants bénéficient d’une introduction à l’ensemble des disciplines du design dès la première année pour pouvoir ensuite se positionner sur une spécialité dès la deuxième année. De manière générale, les trois premières années d’études (du bachelor ou du DN MADE) sont des années très techniques où les étudiants réalisent de nombreux travaux manuels. Les 4e et 5e années au sein de l’école vont permettre à nos étudiants d’acquérir des compétences transverses et pluridisciplinaires. 

Quelle place occupe la recherche au sein de l’école ? 
Cela fait longtemps que nous avons développé une dimension “recherche” organisée au sein de différents laboratoires. Nos enseignants-chercheurs y travaillent en commun avec ceux d’écoles d’ingénieurs et de management dont nous sommes partenaires. Ensemble, nous explorons des problématiques de société complexes et actuelles sur les thématiques suivantes : 
– digital design et innovation numérique (par ex : comment penser la relation homme/machine)
– food design et nouvelles pratiques alimentaires (par ex : comment nourrir la planète demain ?)
– media design et enjeux de communication et d’information (par ex : comment remédier à l’infobésité ? que faire des data ?)
– city design et transition vers la ville de demain (par ex : comment repenser la mobilité ?)
– care design et enjeux de santé & de qualité de vie environnementale, innovation publique (par ex : quel hôpital demain ?)

L’internationalisation : une priorité pour l’École de Design Nantes Atlantique

L’école est-elle installée à l’étranger ?
Malgré le contexte sanitaire actuel, l’international est une de nos préoccupations. Un designer doit être ouvert   au monde et se nourrir notamment  d’expériences à l’étranger pour enrichir sa vision et sa représentation du monde. C’est pour cela que nous imposons un semestre à l’étranger obligatoire et qu’il est possible d’effectuer jusqu’à deux années de master sur l’un de nos campus internationaux. Passer deux années à l’étranger permet à nos étudiants de vivre de “vraies” expériences d’expatriation, mais aussi de se sensibiliser au design dans une autre culture, ce qui enrichit nécessairement la leur.

L’École de Design Nantes Atlantique est implantée :
– à Shanghai (Chine) où sont accueillis jusqu’à 70 étudiants par an ;
– à Pune (Inde) : une soixantaine par an s’y expatrient ;
– à São Paulo (Brésil) : nous souhaitons doubler les effectifs prochainement (une quarantaine d’étudiants actuellement)  ;
– à Montréal (Canada) : nous profitons d’un partenariat avec un incubateur où nos étudiants travaillent avec des startups.

Sur ces quatre campus, nous envoyons des étudiants qui ont débuté leur formation sur notre campus nantais. À l’inverse, notre campus situé à Cotonou au Bénin, forme des étudiants locaux en graphisme et sur l’interactivité sur trois ans. Internet et la 4G donnent en effet à l’Afrique, une ouverture sur le monde leur permettant de développer des qualités de création et une culture qui leur sont propres. 

Comment choisissez-vous ces villes ? Avez-vous le projet d’ouvrir de nouveaux campus à l’international ?
Ce sont des “villes monde” qui comptent plusieurs millions d’habitants. Certaines ont par ailleurs développé une vision stratégique du design. C’est le cas de Montréal, une ville très intéressante créativement parlant puisqu’elle bénéficie d’un poumon économique dans les industries créatives avec notamment, la présence du fameux  Cirque du Soleil. Le Bénin, est un pays plus petit, mais qui rayonne de par son histoire. 

L’idée est de permettre à nos étudiants d’aller vivre dans ces villes mondes qui sont des concentrés de problématiques (urbanisation, problématiques écologiques, etc.). Notre objectif est de les amener à se demander ce que signifie être designer français dans un monde global. La diversité culturelle est, selon moi, ce qui fait la richesse d’un designer. 

Concernant les projets à venir, nous réfléchissons à l’ouverture d’un campus à Bruxelles, Istanbul (Turquie) et Kuala Lumpur (Malaisie) pour accueillir, là encore, une quarantaine d’étudiants.

Une dimension professionnalisante forte 

Quelle place occupe l’apprentissage dans votre offre de formation ?
Nous nous sommes très tôt intéressés  à l’apprentissage. L’École de Design Nantes Atlantique a été le premier établissement de l’enseignement supérieur privé à ouvrir un centre de formations d’apprentis (CFA) dans les métiers du design. Aujourd’hui, nous comptons plus de 300 alternants sur 1 700 étudiants à Nantes. 

Quelles relations entretiennent vos étudiants avec les entreprises ? 
Nous bénéficions d’un réseau d’entreprises partenaires important. Elles sont associées à la démarche pédagogique notamment parce qu’elles nous soumettent et soumettent à nos étudiants des problématiques réelles auxquelles elles sont confrontées. Notre philosophie n’est pas de former des créatifs mais des professionnels de la création. Et à travers ces projets concrets, nos étudiants peuvent facilement se projeter dans leur futur métier.

*Il vient de lancer un site sur lequel il partage sa vision du métier de designer. Un bon complément aux informations à retrouver sur le site institutionnel de l’école qu’il pilote !